Ecrins-Vallouise

Date de publication : Sep 30, 2020

Semaine Rando alpine dans le massif des Ecrins

31 aout- 4 septembre 2020.

Organisation Paul Mugnier ; 9 participants inscrits,2 défections(crainte covid) 1 remplacement soit 8 participants ;

Le projet du tour du Cervin ayant vu ses limites en raison du contexte sanitaire, a fait s’orienter l’organisateur et les participants vers cet excellent plan B en territoire 05 sur des objectifs en étoile depuis le village de Vallouise-Pelvoux,proche du cœur du massif des Ecrins.

Trajets groupés en minibus du lundi 31 aout au vendredi 4 septembre inclus. Une sympathique et conviviale auberge nous accueille en bordure de la vieille cité pittoresque de Vallouise.

Un échantillonnage de rando à caractère alpin a été préparé pour servir de projets ; le choix va être guidé par l’état du ciel,les envies et les capacités du groupe, au demeurant, homogéne.

Lundi 31/08

Nous mettons sous nos pieds le sentier d’estive de la cascade de la Pissette -1910- sous la crête des Lauzaniers ;montée depuis le hameau du Sarret (Vallouise) par les chalets isolés du Coul d’Aval et du Coul d’Amont avec un circuit en retour par les alpages de Soubeyran ;rando facile dans un cadre de haute montagne pour atteindre l’objectif de cette majestueuse cascade, dans la falaise de Montbrison.

Parcours très agréable, avec le beau temps ;un bon sentier dans les mélézaies où nous ne rencontrerons pas âme qui vive.4,5h ;Dn+640m L=8km niv T2(grimpées des gradins trés redressès ,latéraux dans les embruns de la chute d’eau)

Mardi 1/09

Très beau temps frais ;nous avons opté pour le Lac de l’Eychauda (2514)classique des classiques du secteur largement fréquenté et vanté par tous les guides locaux. Mais nous allons modifier le parcours normal ,sur le conseil éclairé de notre aubergiste très montagnard, en effectuant un large circuit sportif en sens anti-horaire où nous atteindrons le lac dans la descente du retour.

Depuis Pelvoux , au départ de l’alpage de Chambran (1719) nous montons dans la vaste combe éponyme au Mas Fourchier-quelques belles voutes en pierre pour l’abri du bétail-puis au torrent du Riou Blanc pour nous diriger en nord-est au col du Freyjus par les pentes sauvages de l’Yret qui nous découvrent des panoramas ouverts sur le Pelvoux et son persistant glacier des Violettes ;Le col de l’Eychauda (2425)est atteint qui délivre des vues sur la pointe acérée des Neyzets et la pyramide pelée de la Cucumelle (2698) à l’est ;nous avons à redescendre 100m au pied des rochers des Grands Prés, alors qu’au loin au nord se profile le massif des Cerces. Une raide remontée crescendo dans des caillasses désagréables nous conduit au Pas de L’Ane (2495), col étroit et surprenant sur ce qui nous attend derrière ;c’est ,après avoir perdu 100m, une remontée sévère sur le flanc nord et intégralement rocheux du Roc de la Montagnolle (2807). Nous semblons loin de tout et gravissons le col des Grangettesà 2684m, les derniers 80m sont vertigineux et équipés de longueurs de câbles sur des vires solides ou l’emploi des mains n’est pas du luxe ;ambiance haute montagne qu’un pique –nique panoramique permet d’apprécier .

Descente sur le lac aux eaux gris-bleues puis dans le vallon de Coste du Laou (2364) et le vallon de Chambran par de très nombreux virages dans un bon sentier en jonction avec le Riou Blanc du matin ;retour paisible au parking de Chambran.

10h de parcours, arrêts inclus ;Dn+1200m,L=17km ;niv T3.

Mercredi 2 /09

Grand beau temps persistant( Paul ,dis-moi ton truc ?) on a mis aujourd’hui la barre plus haut en nous attaquant au sommet de La Blanche (2953)au départ de Puy Aillaud-1600-en circuit dans le sens anti horaire qui montrera que nous avons été bien inspirés ;

Magnifique rando soutenue qui va nous permettre d’admirer le P.N. des Ecrins grâce à ce promontoire minéral impressionnant qui domine les vallées d’Ailefroide et de l’Onde.

Le départ est matinal ;aucune indication pour notre sens de marche, qui fait que nous cherchons un peu sous un téléski dans l’alpage des Ajourdines .Montée en forêt claire par un bon sentier jusqu’au sommet d’un télésiège (le Préron) que nous joignons à 1850 m, traversée de la mélézaie de Chamorel entrecoupée de clairières ou broutent quelques beaux bovins ;puis on atteint le lieu-dit « Fontaine froide »pour longer puis traverser le squelettique ravin du Rialet qui se prolonge par la montée au Belvédère des Trois Refuges(2475) ;arrêt contemplatif pour admirer les vallons riants de Celse Nière et de Clapouse au dessus desquels règnent Crête des Bœufs Rouges ,Ailefroides et Pelvoux.

Descente sur 100m en oblique et en terrain vierge pour rejoindre le sentier des Trois Ravins, de là ,belle et longue traversée ascendante (une petite heure) jusqu’au lac de Puy Aillaud (2502) sans grand intérêt en soi ;nouvelle traversée sud- est pour atteindre le col désolé du Clos de la Nière (2564) ; ascension ,de plus en plus raide dans un milieu très minéral jusqu’aux barres sommitales(2850)Passage en escalade-équipé d’une corde fixe- d’un ressaut acrobatique, qui donne accès aux terrasses rocheuses successives en gneiss coupant qui conduisent en versant sud au sommet convoité ,atteint après 5h d’ascension. Panorama !un peu gâché par les brumes accrochées à 3700.

Descente rapide par la croix du Chastellet, plein sud puis sud –est par un bon sentier dans la traversée des Essanières avant de regagner Puy Aillaud. Grande rando, un peu longue où on s’en est mis plein les yeux !

8h 30 arrets inclus,Dn+1470m L=16,2km niv T3/4

Jeudi 3/09

Encore un soleil sans partage et un bleu intense !Le rythme parait un peu trop soutenu pour trois d’entre nous qui vont diriger leurs pas vers une rando hédoniste et moins speed ;ils décident d’aller visiter, sous la Tête d’Aval ,depuis le hameau du Grand Parcher (1147) Vallouise sud, la Fontaine Saint Marcellin (1730). Jolie course dans une belle forêt de pins et de mélèzes surplombée par les parois de la Tête d’Aval (2698), éclairées par le soleil généreux. Une ruelle raide au départ donne accès à une chapelle, se poursuit par un sentier caillouteux jusqu’à la fontaine St.Marcellin , belle traversée en forêt du Parapin, le long des parois, puis descente en traversant les torrents de Rive Cros et du Milieu ;on longe ce torrent jusqu’au dessus du village des Vigneaux, et ,par une sente ascendante, on rejoint le chemin de traverse jusqu’au parking.

Durée 4h 15 ; Dn+650m,L=10km niv T2

Trois randonneurs contents de leur périple et qui vont venir à notre rencontre sur la sortie des 5 autres que nous sommes.

Nous avons visé un sommet sauvage et peu connu semble-t-il, dont l’originalité du parcours et surtout les panoramas exceptionnels ont fait fixer notre attention ;s’agissant de la Cime du Paillon (2793) au dessus d’Ailefroide au départ du pont Saint-Pierre (1502). Le parcours débute par un bon sentier horizontal en forêt pour donner accès, sans transition à des successions de vires vertigineuses dans les falaises spectaculaires de la Draye, passages aériens peuplés de quelques mélèzes accrochés, montée âpre et raide sur 200m puis ,en sinuosités plus calmes jusqu’au torrent de la Pissette(1919),de là, en direction sud- est très belle montée par un un sentier qui se faufile intelligemment dans des barres jusqu’à un plateau dégagé(tête de la Draye,) où l’on débouche à 2077m ;une pelouse herbeuse accueillante et surtout un extraordinaire belvédère qui ouvre une vue remarquable sur 270° ;la contemplation est obligatoire sur 5 vallées et les prestigieux Pelvoux, pic de Neige Cordier pointe du Sélé …on s’arrache au spectacle en poursuivant dans des chaos et des moutonnements cairnés au nord-est ;quelques pas d’escalade faciles dans un excellent gneiss ;on a gagné une deuxième terrasse herbeuse que des gradins herbeux dominent ,que nous empruntons ;pour arriver à 2400m à la Tête de Fraysse, bosse ou le regard est encore attiré de toutes parts ;

Ici nous sommes circonspects sur la suite :plus de marquage visible; la face terminale de la cime nous parait compliquée à gravir, nous optons pour une traversée ascendante à l’est à travers pierriers raides et instables, on gagne 50 m mais la suite(quelques cairns que d’autres qui se sont égarés ont placés ?)n’est plus raisonnable ;risque accru de chutes de pierres, et malgré nos casques dispo, nous décidons la retraite ;de retour au plateau on peut, peut-être deviner un passage dans un cirque en face…, il faudra revenir !

Pique-nique à la Tête et descente tranquille par le chemin de l’aller ;cette rando, même inachevée est magnifique et sauvage quel souvenir !

Durée 7h30,Dn+972m L=10km niv.T3

Vendredi 4 /09

il faut songer au retour en soirée en Haute Savoie…on opte, toujours avec le grand beau, pour la montée au refuge des Bans (2083) depuis Vallouise, Entre les Aigues (1604)

Dans la vallée de l’Onde ;montée régulière par un bon sentier, coupé de quelques ressauts faciles en rive gauche du torrent de l’Onde ;la vue s’ouvre quand on atteint les grands pierriers des Bruyères, sur tout le cirque et le sommet des Bans (3667). Le petit refuge en pierre sur son éperon rocheux apparait; nous l’atteignons au bout d’une heure cinquante; c’est l’heure de l’apero –recette perso du gardien sympa, on ne se fait pas prier et on poursuit par un repas d’altitude savoureux dans l’ambiance du grand cirque glaciaire, qui nous entoure.

La descente par le même cheminement est un vrai plaisir; vallée sauvage au torrent tumultueux et pourtant accueillante.

3h1/2 en mouvement ; Dn+477m L=10km Niv T1

38h en rando ; 72,2 km parcourus,5409m Dn+.

Notre séjour s’achève merci à tous et à Paul en particulier. A Reignier au soleil couchant..

Jean-luc Chéron

Cliquer sur la photo pour voir l'album