Raid en étoile organisé par Jean-Luc au départ de Sambuco

8 participants - du 15 au 21 juillet 2020

Sambuco, un petit village piémontais du Val Stura, parfumé d’Occitanie nous accueille à 8 cafistes 7 jours durant, dans une excellente auberge qui sert de base pour nos randonnées alpines en étoile.

Etagé à 1200m d’altitude, le bourg est centré dans cette vallée longue de 50 km, dans la province de Cuneo; la frontière, extrémité ouest, est le col de la Madeleine (col de Larche en France) à 2000m.

Une multitude de vallons, gorges et sommets dont plusieurs culminent à plus de 3000m nous tendent les bras au gré d’une bonne météo, dans un milieu naturel d’une remarquable qualité ;

La flore ici, en cette saison est exceptionnelle et tranche avec la minéralité des reliefs à plus de 2500m.

Les vestiges de la civilisation pastorale s’imbriquent avec les nombreux restes d’ouvrages militaires, mémoire des deux dernières guerres.

Le chaleureux accueil de la famille Bruna et la convivialité de notre hébergement nous encouragent à rechercher parmi une sélection d’une vingtaine de destinations possibles, celles, originales et variées, qui vont convenir à nos capacités et à nos envies; nous allons pouvoir fouler en été des pentes que le confinement ne nous a pas autorisé à rayer en ski de printemps.

GO ! mercredi 15, après avoir parcouru le village (à deux églises !) et ses vieilles venelles, reconnu les abords, nous réservons pour le jeudi 16 les sentiers et déroches du seigneur des lieux, emblématique de Sambuco, le Monte Bersaio et ses 2386m.

Nous allons gravir la cime et faire le tour du massif. Beau temps au départ à 8 heures pour un itinéraire anti horaire de 1340m sur 20km; belle entrée en matière qui va calmer nos ardeurs ce premier jour; parcours magnifique sur des sentiers très bien tracés, 3h40 pour le sommet malgré une déviance au départ (les topos sont traduits ex abrupto de l’italien…) 8h 45 au total dont 7h 15 en mouvement dans un décor dolomitique en circuit varié et sauvage où l’on ne fera la rencontre d’aucun bipède; montée dans des gorges colorées à Gias Mure puis à l’alpage de Praz d’Arbon, pour atteindre le col de Piconiera où la vue s’ouvre sur les Alpes maritimes; on gagne la crête est du Bersaio, en gravissant aisément le flanc droit d’une énorme entaille ouverte au nord, pour le sommet en dôme herbeux, planté d’un grand cairn et d’une croix.

Descente sur le col de Piconiera et poursuite à l’ouest en montagnes russes d’abord -des edelweiss à profusion !- puis hors sentier en pleine pente et à vue sur les ruines de l’alpage éponyme. On regagne un bon sentier reposant en balcon suspendu vers Gias Vallonneto, pour rejoindre un oratoire caractéristique -dénommé sur la carte « pylône votif » ( ?)- puis on replonge dans la vallée par les hameaux des Moriglione de San lorenzo et del fondo pour une looongue ! descente sur Sambuco rejoint à 16h 45; superbe boucle, kaléidoscope de paysages;

DN+1340m, L 20km niv T2.

Vendredi 17. La météo annonce : jeudi soir des orages et une perturbation active dès la mi-journée pour ce vendredi; nous optons donc pour une petite «escapade » calée sur la matinée, en l’espèce le BECCO ROSSO (2261m)

Excursion très pittoresque pour cette crête rocheuse déchiquetée; partis de Pontebernardo par Murenz à 8h20, nous profitons d’une montée très cool sur sentier panoramique baignant dans une symphonie florale exceptionnelle; énormément de fleurs diverses -comme rarement vu-sous des ombrages de cytises en grappes jaunes; lys martagon à profusion dans les mélézaies, sommet ludique, avec frontales en action, pour visiter les tunnels, galeries cheminées et bunkers militaires; nous allons comme des marmottes, d’un gendarme à l’autre en surface et en souterrain en parcourant ce réseau indescriptible !

Descente quand le ciel se voile et retour à Murenz par le chemin de l’aller.

Nous mettons à profit les menaces orageuses pour visiter le village de Pietraporzio puis Vinadio et le curieux fort militaire Albertini, durant une heure trente :

DN+870m, L 10km niv T1/2 ;5h dont 4h en mouvement.

Samedi 18. La météo nous prévoit une journée sèche mais « nébuleuse »; on opte alors pour un parcours classique avec un sommet sur la frontière LA TESTA DI FERRO (2765m) depuis Prati del vallone, dans le vallon de Pontebernardo; départ à 1720m;

Intéressante rando –sur le papier- dans l’environnement solitaire du col de Panieris; sommet où la vue doit être somptueuse… : le brouillard ne va pas nous lâcher les semelles de toute la journée ! excepté la dernière heure de descente où nous découvrirons le vallon;

8h 30 : nous arpentons des pistes (sans les raccourcis !) avec carte et boussole; nos espoirs d’éclaircie sont ruinés; 11h 45 au sommet; ici, très brève déchirure qui nous révèle deux beaux lacs côté Mercantour et une entraperçue fugitive de St Dalmas le Selvage,1300 m plus bas et à 15m un bouquetin solitaire sur la crête sommitale. Retour au col Panieris dans la purée; entame de la descente côté col de Stau pour faire le circuit prévu, hélas ! l’absence de traces et une section dérochée très raide vers 2700m nous font chercher (à l’aveuglette) la bonne direction dans des pentes lugubres d’éboulis; décision prise de remonter au col à 13h 30 ; +120m…et retour par sécurité par le chemin aller; arrivés à Prati à 15h45, un peu cuits par la concentration sans repères .. quelqu’un dira : «Tête de Fer à repasser », grand dommage;

DN+1190m,l 13km,niv .T2.

Dimanche 19; franc soleil dans la fraicheur qui promet beaucoup; on a prévu LE MONTE SCALETTA (2840m) depuis le col de Larche; départ à la Clapière à 1960m; magnifique rando sportive très variée qui va nous offrir de splendides panoramas sur de nombreux sommets et sur des lacs.

Montée par le vallon de l’Oronaye et le lac éponyme (2411m) poursuite dans la large vallée accueillante, dominée par le majestueux mont Moïse, qui conduit plein est au col frontière de Roburent (2503m); montée soutenue au col Scaletta (2614m), ici nombreux vestiges militaires qui témoignent de l’importance stratégique de ce sommet : bunkers, abris, tunnels, téléphérique -roue encore en place- montée très soutenue dans les éboulis et versant nord très fracturé; bonne sente et balisage remarquable; traversée à la frontale d’un tunnel en baïonnette, sommet atteint à 12h05; descente par très beau circuit très aérien et sinueux dans les aiguilles; panorama de cinéma sur les lacs et les lointains enneigés des 3000 de Valmania; cheminement avec équipements de chaines et mains courantes dans des passages très aériens-une section en désescalade exposée mais sécurisée- splendide sentier balcon dans un univers dolomitique. Sections vertigineuses où l’attention est maximale. En direction du Passo Peroni, retour dans la vallée par des dévers d’éboulis sur le lac supérieur de Roburent pour suivre le circuit; poursuite par remontée puis à vue sur le col de Roburent et retour par l’itinéraire de l’aller et raccourci sud sous le lac d’Oronaye ;parking à 16h15.

Plein la vue ! très belle ambiance. DN+1050m L 16,300 km niv T4.

Lundi 20. Grand beau temps pour grimper un 3000 exigeant mais bien tentant : LA CIME DE CORBORANT (3010m). Sommet en frontière atteint par le lac de Lausfer 2503m). Départ de San Bernolfo au park du refuge du Dahu (1650m) à 8h35; montée douce sur piste militaire jusqu’au lac qui servira de but à deux d’entre nous, satisfaits de l’avoir atteint et redoutant un peu la suite. …poursuite à 6 sur un bon sentier cairné qui absorbe la pente raide pour gagner une profonde brèche en V au sommet de laquelle se trouve le «Bucco dela marmotta» sorte de trou en puit vertical gagné au prix d’une sévère montée sur 120m, dans des éboulis instables; cette cavité est équipée d’échelons (très espacés ! malheur aux petites pattes !) corde installée pour assurer trois d’entre nous jusqu’à la sortie vertigineuse du trou, nous sommes bombardés par des pierres qu’un couple de jeunes dans la descente du sommet nous envoie généreusement…on débouche sur la ligne de crête à 2890m, la suite est engagée dans des dièdres fracturés suivis d’un dévers oblique équipé de chaines, les pieds dans une petite fissure bordée de parois lisses; les sujets au vertige restent à la maison; sentier sinueux sur le flanc raide terminal dans des débris granitiques; beau sommet cent pour cent minéral atteint à 13h; 5min pour admirer un 360 très étendu :toute la chaine frontière et le mont Viso au nord.

Descente précautionneuse -pierriers très instables- et jonction avec les deux vainqueurs du lac à 14h45; on prend le temps de pique-niquer avant la très longue descente, malgré les raccourcis; San Bernolfo atteint à 17h; belle course originale et engagée.

DN+1420m L 16,5 km, niv T4/5. 8h 30 au total dont 6h45 en mouvement.

Voilà note séjour italien bien rempli, ce Val Stura nous laisse d’excellents souvenirs.

DN TOTALE 5870M LONGUEUR PARCOURUE 76, 300KM.

On garde en ligne de mire d’y retourner en ski de rando….

Jean-Luc