Mont-Brion (Chablais)
Dimanche 28 septembre 2025
Mont-Brion (Chablais)
Dimanche 28 septembre 2025
Le Mont Brion en Chablais : circuit du dimanche 28 septembre
Dimanche bien propice pour aller parcourir la montagne chablaisienne, baignée d'une radieuse couleur automnale. Ça méritait bien un papier.
Nous sommes sept à 9 heures pour ce circuit attirant qui démarre de Mont d'Évian (les « évions », Eves, Eaux), dans l'ambiance humide et fraîche mais déjà lumineuse du matin. Une cheminée fume ; une bonne piste rustique nous conduit jusqu'aux chalets ancestraux typiques, et à l'alpage riant de Damoz-les-Moulins où les bassins coulent à flots.
Déjà, les horizons brumeux dans la lumière diaphane nous révèlent les lointains du Roc d'Enfer et des Aravis. En trois heures, et après une ascension de 800 mètres qui sollicite les mollets, nous débouchons, heureux, au Col de Damoz-les-Moulins. En pleine lumière et nappées de neige fraîche, jaillissent au nord-est les Cornettes de Bise. Ici, un départ de sente pour la traversée du Mont Brion, au sud (future ?), parait promettre une belle bataille homérique dans les vernes...
La très raide descente de 280 mètres qui suit nous amène au pied de la combe de Savolaire – le mot vient de silvula, petit bosquet. L'orientation plein nord nous garde le plus souvent à l'ombre, ce qui rend plus aisé l'effort de la remontée crescendo des 380 mètres. Une pause intermédiaire nous donne d'admirer la nature sauvage des versants sévères de ce thalweg encaissé. Sur le flanc est du Brion, que nous contournons donc dans le sens horaire, notre regard est capté par les hautes falaises d'ambiance dolomitique où courent quelques rêches voies d'escalade, parmi lesquelles le Diant de Ouatapan et ses huit belles longueurs bien tentantes, séduisant mélange de piliers, dièdres et fissures... Furtivement, à l'ouest, vers Tavaneuse, le gypaète fait son apparition.
On coiffe enfin le col, le « Passage de Savolaire », à 1930 m. La pause restauration méritée a l'avantage de nous dévoiler le Roc de Tavaneuse, le Mont Blanc, les Dômes de Miage et leurs satellites en suite méridionale. Plus loin dépasse une pointe de Tré-la-Tête, puis les Aravis où la Pointe Percée trône en majesté. À son pied, le Col des Annes, brillant au soleil, puis en tournant, c'est le Roc d'Enfer, orgueilleux, bien campé et déjà poudré.
Le ciel bleu reste avec nous pour plonger dans la descente plutôt raide, mais sèche, en plein pâturages jusqu'aux chalets de Brion, superbement situés sur une épaule herbeuse qui offre à notre vue l'élégante silhouette de la Pointe de Nantaux sur son très rocheux versant ouest. On dégringole sur le Plan des Parchets après avoir retrouvé la forêt, chalets silencieux où coule une belle fontaine généreuse d'une eau magnifique. Retour en forêt et là, belle surprise ! Au sud et dans la zone des bois denses d'Essert-Nouveau, durant une heure, un concert de brame du cerf qui laisse deviner un troupeau consistant, avec la variété des aboiements rauques et mystérieux – qui rompt le silence du massif – signe d'une nouvelle énergie communicative.
Une longue traversée vers l'ouest nous rattache aux prairies riantes de Mont d'Évian à 17 heures. Belle ambiance et compagnie sympathique !
1210 mètres de D+, 14 km, T2+ ! (Dit Nicole.)
Jean-Luc