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La Pointe du Clocher.

Quand à la mi -décembre, le sol ne blanchit pas assez pour égayer nos planches, quelque chose cloche. Alors, on se prend à l’idée d’aller à pied, rôder dans des contrées reculées et modestes, histoire de faire connaissance avec une pointe, qui n’est réellement qu’une bosse, à 1492m, coiffée d’une croix d’un vieux bois vermoulu, qui répond au joli nom de Pointe du Clocher.

C’est en Chablais, dans le vaste massif forestier sauvage de La Baume-Seytroux; pointe sans clocher, d’un clocher sans cloche, sans orgueil, encore moins de querelle…

Ayant bricolé une salade de deux, trois topos approximatifs, nous allons réalisé un tricotage bien sinueux et vallonné de 900 à 1500 mètres, une sortie en boucle au départ du virage du Cocouey à La Baume qui emprunte les pistes et les sentiers de la carte IGN mais aussi de chemins qui ne sont pas mappés car des balisages très récents retiennent l’attention et impliquent autant de petites surprises, confirmées par le GPS. Parcours en grande majorité dans la neige où les cramponnettes vont quelquefois rassurer. Trajet qui nous emmène sur des pentes successives dans de belles forêts claires où les traces d’animaux sont légion sans que nous en ayons pu en distinguer un seul.. 

Au bout de deux heures trente, en passant par l’épingle des Replats, l’alpage des Druzes , la Chette, les Mouillettes et Les chalets des Druzes (des greniers pour abriter le foin) nous sommes au sommet. Inondé de soleil qui met en relief les sommets proches: Cornettes de Bise, Mont de Grange, la silhouette abrupte du Mont Chauffé,le Grand Rocher du Nifflon, la pointe d’Ireuse, le Mont Billat ; d’ici, hormis la croix et les greniers de Seytrouset qui dorment au loin dans leur combe, aucune trace de civilisation; le silence omniprésent ;

Pour boucler, on encappe une arête bien enneigée, une croupe qui nous conduit aux chalets somnolents des Replats; comme on n’a guère le temps de tromper l’imprévu, vu l’heure qui tourne et la nuit qui viendrait si l’on part au hasard, un joli sentier s’offre à nous dans la forte pente de la forêt des Condus et qui nous ramène par une multitude de virages sans concession au parking où nous restons toujours seuls. Nous replongeons peu après dans le brouillard persistant de la vallée . La découverte, le plein de lumière et d’oxygène que nous avons emmagasinés nous réjouissent ;

A six participants, ayant marché 9,4 km,et dénivellé 670m , ce 18 décembre 2025.

Jean-Luc C 

L'organisateur